Il est 18h, la sonnerie libère David de ces cours, il a
juste le temps de prendre un bus pour descendre en ville et être à 18h30 au Zanzibar.
Il descend les escaliers quand une main se pose sur son
épaule.
« Salut, dis donc, tu fais quoi, on te voie plus au
foyer, tu hibernes ? ».
David a reconnu la voie de Jeff et balbutie :
« Salut, oui, j’ai envie de calme et de tranquillité en
ce moment. »
« Tu m’as pas raconté samedi, vous avez discuté de quoi
avec Adam ? » demande Jeff
« De tout, de rien, des cours… Ecoute j’ai pas le temps
là, j’ai une course à faire ville, on s’appel ? » Dit David sur un
ton autoritaire, en espérant que Jeff va le laisser…
« Houlà, ça va, quand tu sortiras de ton hibernation
fait mois signe ! ».
David et Jeff sont sortis de l’enceinte de l’école, David
voie le bus au loin, dit un « salut » rapide à Jeff et court vers le
bus.
Il a juste le temps de monter dans le véhicule, les portes
se ferment derrière lui.
Ouf, se dit David. Il ne voudrait rater pour rien au monde
son rendez vous. Le bus est bondé, David ne peut s’assoir, il se tient après un
siège. Assise dessus, une femme au téléphone parle bruyamment.
Tout le monde peut profiter librement de sa conversation et
de son problème de fuite d’eau dans la salle de bain. Apparemment, le plombier
n’a pas l’air de vouloir de passer chez elle ce soir.
Si seulement elle pouvait tomber en panne de batterie se dit
David. Le temps passe, et le bus s’approche de l’arrêt ou David compte
descendre.
A l’arrêt, il doit jouer des coudes pour sortir, heureux de
laisser la femme avec son plombier.
David a envie d’arriver avec 2 à 3 minutes de retard au bar,
juste pour avoir le plaisir de voir Adam assit et l’attendant.
Il flâne dans la rue amenant au bar, ses minutes restantes
lui paraissent une éternité.
Le moment inéluctable approche, il va falloir rentrer.
David attrape la poignée de la porte du bar, le cœur battant.
Pourvu qu’il soit là se dit-il intérieurement. Il franchit le seuil et fait le
tour de la salle des yeux pour repérer Adam.
Le bar compte un peu de monde, beaucoup de jeunes à la
sortie des cours qui viennent se détendre.
Un tour, deux tours, il n’est pas là ! Soudain, il
entend derrière lui
« Vous comptez rester au milieu de la porte jeune homme ? »
Il se retourne et se trouve face à Adam avec son beau sourire
aux lèvres qui essaye de rentrer.
Si David avait été en cire, il aurait fondu sur place. Il
balbutie
« Heu si, heu non, enfin je te cherchais… »
« Je suis là, on va s’assoir ? »
Le deux garçons traversent le bar et vont au fond dans un
coin tranquille. Beaucoup d’étudiant les regardes, ne les laissant pas
indifférent.
Le cœur de David bat très fort, Adam est là !, le rêve
rejoint la liberté.
Les deux compères s’assoient face à face sur une petite
table. Leurs jambes se touchent presque.
David ne veux pas avoir l’air idiot et commence
« Ca va depuis samedi ? »
« Oui bien et toi ? »
« Ca va, on se gèle un peu en cours c’est tout ! »
En effet, la météo est désastreuse et il règne un froid polaire sur la ville.
Adam répond « oui, les amphithéâtres sont glaciales, je
me suis gelé toute la journée. Mais dit moi, on va pas disserter sur la météo, parle
moi un peu de toi. »
Esquissant un sourire, David répond « oui, et je suis
sur qu’en disserte t’es meilleur que moi, qu’est ce que tu veux savoir de moi ? »
« La dernière fois on a parlé études, mais je sais pas
moi, t’as bien des passions… »
Il s’en suit une discussion ou les deux garçons se regardent
dans les yeux. Ils finissent par commander une boisson chaude. David est
complètement désarmé face à Adam.
Les boissons arrivent, le serveur les pose sur la table.
David et Adam serre avec leur mains leurs tasses proches, du
coup leur main se touche. David n’ose pas bouger. Adam laisse sa main. David approche
un doigt pour toucher un plus la main d’Adam.
Adam le regarde droit dans les yeux et lui demande « t’es
tout seul dans la vie ou… »
David s’empresse de répondre « non, je suis célibataire
et toi ? »
« Moi aussi, je suis seul. T’as pensé à moi depuis
samedi ? »
« Oui, beaucoup même » risque David. Il réfléchit
et demande « c’est quoi ce rêve que t’as fait à propos de moi ? »
« J’ai rêvé que je t’embrassais.. »
Le cœur de David bat à rompre dans sa poitrine. « Pourquoi
tu ne le fais pas là maintenant ? »
Les deux garçons se rapprochent, leurs jambes se touchent
sous la table, leurs mains se joignent, leurs visages se frôlent.
David ferme les yeux pour plus encore apprécier les lèvres d’Adam,
elles sont chaude et humide, sucrée. Le baiser dure quelques secondes…
Leurs deux visages s’écartent, David ouvre les yeux, face à
lui, le sourire d’Adam.
Ils se remettent à discuter de choses et d’autres. David écoute
Adam lui parler de ses partielles qui approche. Le monde extérieur a disparu,
ils ne sont plus que deux. David se plonge dans les yeux d’Adam qui lui paraissent
infini, il s’y perd dedans.
Adam fini par regarder sa montre et dit « déjà, il faut
que j’y aille, mon frère m’attend ! »
Le silence s’installe. Les deux garçons se regardent, ils
ont envie de prolonger l’instant, arrêter le temps, les horloges.
David, dans les yeux d’Adam, pense « je te désire Adam,
je t’en prie, ne part pas, ne me laisse pas, j’ai envie de toi… »
Adam s’approche très près du visage David, et chuchote « moi
aussi, énormément » et lui pose une baiser sur les lèvres.
Adam dit « il faut vraiment qui j’y aille ! ».
Les deux garçons se lèvent, s’habillent et vont payer leurs consommations. David
offre la boisson d’Adam qui ajoute « à charge de revanche ! ».
David s’approche du seuil de la porte quand il sent la main
d’Adam sur son épaule, il se retourne. Adam attrape la tête de David dans ses
mains et l’embrasse fougueusement, faisant naître des sifflements dans la salle…
Ce sera leur dernier contact de la soirée. David part le cœur léger dans la rue, la neige commence à tomber, il fait nuit, il regarde sa montre, il est 20h30.
Je vais me faire démonter par mes parents, se dit-il. Ces deux
heures sont passées à une vitesse folle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire